merci pour ce temps
suspendu, offert au grand mystère .
Enfant de la mère
terre, du ciel et de la lumière des étoiles,
bienvenue
_
infinie
vastitude
nous
sommes
vacuité
je
suis
à
l'écoute,
la voix de la source
vibre tendrement en moi
vibre en
nous,
traversant les
légendes et les mythes
pour venir jusqu'à
toi
te souffler les chants
de nos racines .
Je m'incline et je
plonge en elles .
Le silence habité va,
il prend son envol,
respirant à
l'unisson,
ses battements d'aile
appellent la souvenance .
Sur la terre comme au
ciel elle nous relève, nous réveille
et nous invite à
marcher dans sa beauté,
à danser sur les
rythmes des tambours des anciens,
à honorer les
ancêtres
à honorer le
vivant
et toutes celles et
ceux qui marchent devant nous , avec nous.
Parfois, les voix se
voilent et le fil des mots se rompt,
dispersés par le
vent, ils retournent à la terre,
ou, leurs ailes,
brûlées par le soleil, se perdent dans sa lumière éblouissante .
Le fil de l'eau
recueille leurs cendres,
tissant une prière aux
couleurs nouvelles,
reconnaissant leur
dévotion,
l'eau se souvient
.
Son chant joyeux
rejoindra l'océan, les dauphins, les coraux et les profondeurs de mère terre ,
avant de revenir en
pluie sur les brins d'herbe et les arbres,
et rouler sur ta joue
pour mieux te toucher,
pour mieux te rappeler
,
d'où tu
viens,
où tu
retournes
éternellement,
soulevé
révélé
dans la lumière,
l'amour et la beauté
de cet instant
sacré.
Michel
Assomption
La vie semble comme
ralentie ce matin,
dans cet instant
suspendu,
j'écoute et respire
dans la fraîcheur régénérante .
Le chant ruisseau a
cessé depuis de nombreux jours déjà .
Le souffle est léger
et pourtant profond,
comme soutenu par la
douceur de l'air,
et c'est bon d'être
posé là, sans but ,
juste ouvert à ce qui
me traverse et vibre au dedans, comme au dehors, à l'unisson .
Les interrogations et
l'incompréhension de ce monde ont laissé la place à la tendresse,
et s'en est presque
déroutant ... que s'est-il passé ?
Rien
.
Je me suis
assis
je me suis enraciné
... ici,
les chants du silence
ont emplit l'espace .
Est-ce cela que
d'autres nomment "Paradis" ?
Peu m'importe
,
je savoure l'instant,
le repos, la lenteur ,
l'âme réjouie , le
cœur tranquille .
Et je prie
.
Relié aux amis, aux
êtres chers, à tous les êtres,
à la source qui
alimente les sources, fait pleuvoir les étoiles et grandir les arbres
et nourrit le vivant
,
par son amour infini
.
Les ombres du doute
ont commencé de se dissoudre
miraculeusement
,
si simplement et d'une
façon tellement ordinaire,
comme une grâce
mariale , naturelle et pure descendue de "nulle part"
venant nous élever ...
allégés des fardeaux habituels d'hier ou de demain,
par son amour infini
.
Nous sommes bénis et
aimés à chaque souffle,
à chaque pas sur cette
terre,
accueillis dans notre amnésie,
notre anesthésie, notre coupure de nous-même
accueillis avec notre
peine si lourde, notre peur obsédante, comme notre colère ,
"notre" "fourbi"
accumulé de siècle en siècle ;
ils ne sont qu'appels
et rappels incompris de la présence
au cœur de nos
présences
joyaux
inestimés-inestimables,
invitations à
traverser seuls ou ensemble et dans la compassion
cela qui fait notre
humanité
... à chaque souffle
,
chaque prière
.
Michel
Offrande
La fraîcheur
enveloppante de l'aube
respire avec
moi
avec les arbres et les
brins d'herbe .
Avec eux, je savoure
la rosée de l'instant .
Bénédiction déposée
sur chaque feuille,
nourriture tellement
subtile,
elle viens apaiser,
restaurer.
L'abondance est
là devant moi,
la multitude de fruits
mûrissants offerte
présents de notre mère
Terre ;
chaque moment de
cueillette est une grâce inestimable,
une invitation à
remercier et à prendre soin de tout ce qui nous est offert .
Une émotion vient à ma
rencontre dans la contemplation,
un doux mélange de
gratitude incommensurable,
et comme une nostalgie
muette,
face à la
vulnérabilité de cette vie ...
la peur de
perdre,
d'oublier les saveurs
du paradis d'hier,
de ne plus goûter
celui de maintenant .
Le soleil est encore
doux sur ma peau,
Il vient caresser
l'écrin-oasis de ses rayons tamisés,
perçant les mystères
de l'obscur,
Il ouvre la guidance
au cœur de la traversée .
La vie, la perte, la
peur de finir sans avoir accompli,
de lâcher
l'insaisissable;
la joie de ressentir,
de vibrer ensemble ;
le goût de la solitude
aussi,
la jubilation des
fruits juteux et du corps enivré .
Les mots trop petits
pour dire la merveille,
la beauté du
fragile,
l'agilité de nos
pensées farouches,
la difficulté à se
laisser apprivoiser par la vie comme par la mort ...
et tout ce qui
s'échappe, nous fuit ou nous revient au détour d'un instant anodin,
pourtant riche de
mille et Un parfums .
J'écoute la multitude
et elle vient se rassembler en moi,
éphémère,
éternelle,
insaisissable paradoxe
des dimensions cachées de nos consciences;
quelque part entre le
souterrain et la voûte céleste,
entre l'illumination
et le compostage ,
entre la dissolution
et le big bang.
Demain
?
La peur
reviendra-t-elle ?
Trouverai-je le
courage de lui tendre la main
de me poser avec elle,
et être
là,
comme on parle à une
amie de longue date ?
l'amour me
portera-t-il ?
Je ne sais pas
.
La spirale du temps se
sera peut-être évanouie ?
les vaisseaux fantômes
entre hier et son lendemain auront-ils chaviré ?
déjà la végétation a
bu la rosée car le soleil se fait chaud,
il me ramène
ici,
à la brûlure de
l'instant
où rien ne
bouge...
ouvert aux mouvements
infinis des univers,
du
vivant
dans la grâce de
l'être .
Michel
"Constance"
D'instant en instant la vie tisse
sa trame et nous nous croisons joyeusement sur ses fils,
tour à tour enlacés, déliés puis
reliés,
jamais vraiment séparés , toujours
connectés,
déjà arrivés
?
... peu importe l'étendue infinie
de la toile,
ou le sentiment de parfois se
perdre, perdre le sens de l'essentiel .
L'ici est un miracle renouvelé à
chaque pulsation .
Je
m'incline,
et
remercie,
offrant ma gratitude pour toutes
les bénédictions de la grande tisserande .
Tranquillement, elle joue, accorde
son métier tel une harpe,
et chante dans le vent, le ruisseau
ou le silence .
Elle guide tes pas
,
accompagne ta danse
,
et déploie son amour à chaque note,
chaque souffle,
chaque réminiscence de sa présence
.
Ses cordes vibrent tendrement dans
ton cœur-récepteur,
de naissances en traversées, de
plongeons en dépouillements,
elle te murmure sa tendresse, sa
souvenance,
avec constance, avec
compassion,
et la
légèreté du papillon .
Michel
Enfantement d'une
goutte d'eau
quand est-ce arrivé
?
où se trouve le
commencement de tout cela ?
La vacuité répond dans
un souffle silencieux
si proche, si doux ...
les oreilles du cœur l'entendent .
Je me
souviens
du premier et du
dernier,
souffle de
vie,
le vent de la
mer
le chant de la
mère
l'offrande généreuse
;
les racines, les
fleuves, les veines et les branches,
leur harmonie
palpitante
vibrant
imperceptiblement sous la peau,
jusque dans nos os
;
et
l'eau
mélodieuse roule vers
l'océan
depuis les profondeurs
obscures,
les entrailles
fécondes .
Nous nous tenons là,
debout sur notre terre-planète,
nous respirons
avec elle et avec le vivant autour de nous .
La lune veille sur
nous et sur tout cela qui est, comme une "grande mère" attentive .
Sa mémoire est
précieuse, de toute cette lumière reflétée .
Et nous baignons dans
cet amour délicat
offert tendrement
.
Depuis le commencement
nous sommes accueillis tels que nous sommes,
et ce monde tourne
lentement au sein des étoiles .
Nous sommes une petite
part de ce grand tout infini,
contenant contenu
aussi en l'être "je suis"
en la présence qui
écoute et voit
au-delà des
horizons
au-delà des
possibles,
futurs et passés se
dissolvent
dans l'instant un
.
Je viens d'un
ailleurs
dont j'ai oublié le
nom,
ou l'ai-je jamais su
?
Cela importe peu
.
La grande mère lune me
murmure ses contes magiques à l'oreille,
éveille ma
souvenance .
Mère terre me
berce
et ses bras sont les
arbres
sa voix , celle du
ruisseau,
ses caresses, le
bruissement du zéphyr ,
Sa joie, la multitude
enchantée des oiseaux ...
Je suis né de l'océan
et j'y retourne .
Le monde connu peut
partir en poussière
ou renaître à
l'infini,
vers l'inconnu
.
Je me tiens
là
debout sur ma mère la
terre
infime maillon d'une
spirale d'ancêtres
Nous marchons,
confiants ;
le chemin n'existe
pas
les mots pour le dire
non plus .
De l'aube au couchant
j'ai cru en l'histoire,
bercé d'illusions et
de chimères
Une civilisation
s'enfonce dans le sable
une autre émerge dans
l'instant, en plein désert.
Les peurs implosent en
plein vol
et la foi les
submerge
La terre
tremble, nous secouant
de son immense
rire,
et de ses
larmes,
nous garderons le
goût
amer et doux
;
leur
sel
nous ramène à la
vie,
à sa joie
virevoltante,
improbable
étincelle
au creux des
Univers
et par delà toute
limitation,
goutte après
goutte
... la source se
déploie , déborde
,
ensemence
encore ,
encore
et en corps ...
Michel
Alléluia!
Hmmmmmmm
Gouttons et respirons
cet instant unique et précieux ... où que nous soyons, je nous souhaite d'apprendre à le savourer, tel qu'il est,
à en apprécier les
aspects doux ou rugueux .. intenses, nostalgiques ou joyeux ?... même difficiles ?
Et je nous souhaite de
ne pas nous y attacher,
de cultiver un esprit
libre et souple
où le souffle, la
présence et l'eau sont nos alliés ...
ou sinon, de prendre
soin de cette part de nous qui ne veux plus lâcher,
l'accueillir et la
chérir du mieux que nous le pouvons .
Je nous souhaite de
prendre soin de ce qui est vivant dans cet instant ,
et si cela prend la
couleur de la désespérance ... alors, juste respirons avec ;
et si apparaît la
couleur de la folie douce et tendre ... alors, juste respirons avec .
Cet instant est une
invitation à nous aimer un peu plus, à nous offrir le cadeau de notre présence à ce qui est,
même et surtout
lorsque ça devient difficile .
Dans cet instant ni
les entraves d'hier, ni les obstacles de demain n'ont besoin d'être franchis ...
La source-souvenance
non séparée nous soutient, depuis le firmament jusqu'aux profondeurs de la terre,
sa voix vibre
doucement et sans faillir, sa médecine ouvre les cœurs ... sa flamme éclaire le chemin .
Souvenons
nous
souvenons nous
.
avec tendresse et
gratitude
Michel
Le feu du
dedans
Une fois
encore,
La course du temps
s'est arrêtée
Seuls le silence et le
souffle
jouent à poursuivre
l'infini .
Le cœur bat
doucement.
Ici, l'agitation du
monde s'est évanouie .
L'amour-présence prend
la place laissée vide
et se déploie
délicatement, lentement,
comme une rose touchée
par les premiers rayons de soleil, au milieu de l'hiver .
Dans l'âtre, le feu
chante étrangement .
Racontant
l'histoire ancienne du renouveau ;
l'attente des hommes,
leur désespérance dans le giron des longues nuits sans lune ;
et l'étoile, les
guidant dans la nuée du firmament,
vers l'innocence, la
pure lumière,
la présence
incarnée,
la compassion
vibrante,
l'intégrité
guérissante,
L'Un aimant
.
Comme les traces de
notre passage sur la plage,
les messages viennent
à nous puis s'effacent lorsque monte la marée .
La souvenance est
tenace, inscrite au sein de l'eau,
et la nostalgie
de l'unité nous appelle sans cesser .
Le souffle régénérant
vient réchauffer notre âme meurtrie par la solitude de l'oubli,
dans sa quête d'absolu
et autres folies .
Le silence contenant
s'ouvre à l'infini, découvrant les écueils et les lagunes,
Il nous invite à
traverser l'obscur lumineux,
à être ce chemin
étoilé d'une nuit qui semble éternité .
Sa promesse est le
cadeau d'une vie simple et dépouillée,
dédiée à
l'amour-compassion,
à la résurrection de
l'instant,
au feu généreux de la
foi .
Michel
Voyage au coeur de
la terre
Comment se passe ta
traversée ?
Navigues-tu à vue
?
ou relié aux étoiles à
travers ton sextant ?
Quelque part au milieu
de nulle part, entre le calme plat et le cyclone, la présence nous appelle.
elle n'est pas une
sirène-illusion, non .
Elle est la voix qui
s'élance : Terre, terre droit devant !
Le branle-bas
est lancé, le coeur du navire bat plus fort
et la joie nous
chavire .
la Terre chante dans
mon coeur et me berce tout contre elle,
sa voix est douce si
je me perds ,
et toujours elle me
revient .
La Terre chante à mon
âme la souvenance
et son amour sans
condition .
Elle est la Mère ,
au-delà du connu .
Son souffle est chaud
et bienveillant,
elle respire avec
toi,
elle est cela qui
respire à travers toi
elle est la Présence
qui prend soin
et t'invite constament
à agir de même .
Même et surtout
lorsque tu crois en ta propre croyance d'avoir été oublié,
nié, renié, banni de
son paradis, de son infiniment tendre vastitude,
son souffle est chaud,
comme ta peau .
L'instant est ce
frisson qui te traverse et te bouscule .
Tu ne sais plus, je ne
sais plus,
qui es-tu
?
qui je suis
?
où est la terre ? ma
demeure, le foyer de mes rêves fous ?
cet espace vierge où
j'irai m'allonger, encore une fois ?
me déployer, encore
une fois, me fondre,
en cela qui est ... Un
.
Le coeur de Mère-Terre
vibre doucement sous mes pieds
mes yeux sont le
firmament
et mon souffle vient
caresser mon coeur adouci.
Les voiles, s'ouvrent,
d'inspir en expir
le vent me
porte
et la côte n'est plus
si loin,
Là,
je demeure,
silencieux,
attentif à l'oiseau
dans le lointain .
Là,
je meurs à l'instant
renaissant,
paisible comme la
vague,
effaçant
les lendemains
d'hier,
les traces de
l'après,
l'espoir déçu
;
rappelant
le chant d'une mère
aimante,
la
terre,
vibrant sous tes pieds
.
Michel
Solstice
Combien de jours
pourrai-je encore rester silencieux ?
aveugle et sourd au
scintillements vibrants de l'aube,
Je ne sens que la
froideur de la longue nuit .
l'effraie appelle au
loin .
Absent, le regard
perdu dans le sombre horizon,
attente éperdue des
lendemains meilleurs,
cœur battant et
pourtant déçu
de tant de matins
semblables d'apparence.
Ce monde s'éteint et
sa noirceur m’engloutit;
sans bruit, il
s'écroule à pas comptés,
la torpeur me gagne et
l'espoir se débat,
guettant
l'illusion, démasquant l’illusoire,
l’effraie appelle au
loin ... l'entends-tu ?
ö la
vie
peur de la vie, peur
de la mort,
la colère impuissante,
et le corps effondré, douloureux,
si fragile
.
Je t'entends au loin,
si loin .
Je te
vois,
vibrant en mon
cœur
Guerrier de
l'aube,
désarmé
immobile
soupirant des
profondeurs du vide
ton souffle te reprend
et la vie t'inspire,
l'expir vient mourir
sur tes lèvres
doux comme une prière
murmurée :
puissions nous
demeurer tous ensemble,
debout et droits face
au mur de la nuit,
tranquilles et
apaisés,
au-dessus du chaos
.
Puissions-nous libérer
notre cœur,
abandonné à l'amour de
l'instant .
Puisse notre souffle
raviver les braises d'un monde à recréer .
Puisse l'aube
illuminer à nouveau notre regard,
et nos peurs s'y
dissoudre comme la nuit s'évaporant .
Puissent notre corps
si chaud, si vivant,
accueillir la froidure
et notre âme se réjouir de sentir ce temple sacré,
vibrer,
trembler,
déployant sa voix, son
chant ouvrant la voie nouvelle,
et puisse cet éveil
miraculeux
Tournoyer jour après
jour dans les mains du potier céleste .
Il verse
l'eau
bénissant sa
création
et d'un souffle, un
seul,
donne naissance
.
Combien de
jours,
combien de
nuits,
assis dans les
étoiles,
à contempler l'infini
scintillant ?
combien de soleils
?
combien de lunes
?
Silencieux, écoutant
ta prière .
Michel
Je ne sais
pas
Au commencement, tout
est déjà là,
posé dans ce coeur qui
bat,
cohérent et presque
silencieux,
Il pulse
.
Le souffle vient
danser avec lui, sur les rythmes de l'uni-vers .
Les myriades de fleurs
offrent leur douceur étoilée
répondant au firmament
de la nuit .
à pas feutrés je
marche, ouvert à la merveille,
La symphonie
bourdonnante et chantante habite tout l'espace alentour
de fleur en fleur, de
branche en branche, le petit monde ailé
offre sa danse
enchantée, son insouciance affairée, sa grâce nuptiale .
encore un pas, un
battement d'aile ou de coeur,
intime
instant
où plus rien ne
cherche et personne ne marche .
Le temps s'est envolé,
emporté par l'abeille ou le rouge gorge
je ne sais
plus
et cela danse avec
, ni en dedans ni en dehors,
juste
ici
si vulnérable, qu'un
souffle pourrait le balayer
si puissant qu'il
anime tout ce qui est .
L'architecte tisserand
a tracé sa spirale invisible, la matrice alchimique du grand tout .
Cela qui donne
naissance, cela qui donne la vie et prend soin de sa magie .
Cela qui donne la
mort, se finit et s'ouvre sur le néant .
Cela qui danse entre
les deux et se laisse effleurer par la grâce
pour disparaître à
jamais et toujours renaître, dans l'instant,
infime fractale,
arbre
monde
enraciné dans cette
terre aimante
celle de nos
enfants
celle de nos
ancêtres
marchant tous ,
ensemble, sans savoir,
sans
chercher,
animés par la foi
manifestée et l'amour
ils vont, traversant
les cycles, renversant les croyances
traversant les deuils,
bouleversant les chimères .
Éphémères battements
d'ailes ou de coeur ?
la caresse du vent sur
mon front ?
je ne sais trop
.
qui sait
?
personne
Michel
Rêve Océan
L'instant semble posé
là
à peine troublé par le souffle
caressant
le silence s'ouvre au chant du
ruisseau
à sa présence
.
La brume couvre encore l'aube
naissante et fraîche
... la laine me garde au chaud
.
l'enfant blotti en moi sourit
d'aise.
Il connait le trésor
caché
en chaque goutte d'eau venue du
ciel
bénir la terre .
...la terre... l'eau ... le
ciel
Loin, par delà l'horizon , par delà
cela qui croit finir ou prendre forme,
se déploie son éternité
.
L'eau se souvient du chemin ... de
tous les chemins,
ses ruisseaux et ses
fleuves,
tous ses "je suis" imprégnant
l'instant et la joie de la source .
Oui ... l'eau se souvient ... et elle
débordera de tous les contenants,
pour rejoindre l'océan-bien-aimé ...
cela qui est son essence-ciel.
Je me souviens ... l'instant ...
le goût de l'un,
la vibration de l'être
.
L'onde se déploie à
l'infini
et puis ... rien
...
L'écho lointain du rire de l'enfant
réveur, résonne sur la toile arc-en-ciel .
L'eau est venue épouser le
soleil ...
Sur la terre, dans le ciel et au delà
Bien au-delà
Leur lune de miel ... rayonne de tout
son amour .
Michel
Pure
merveille
Elle est là
juste là
...
déployée dans les
rayons du soleil émergeant
se contemplant à
travers "mon" regard
....
se respirant à chaque
souffle,
vivance vibrante de l'instant
je caresse le
vent
elle traverse ce corps et ces mains
comme la lumière de ce
matin naissant
traverse les
feuillages
elle est le chant
d'oiseau comme celui du ruisseau
le joyau et la fleur
de lotus
elle m'accueille comme
je suis
tendrement.
l'animal blessé peut
venir se lover dans son giron
vaste et
rassurant
Elle est
l'offrande
la présence
aimante infiltrant le tout
venant tourner
les yeux du dedans vers le dehors
vers le ni dehors ...
ni dedans
le voile
évanoui
cela qui
s'agrippe se relâche
cela qui veut faire
autrement, encore tremblant dans l'oubli
s'abandonne
est l'abandon
est l'éternité
Sa douceur si
puissante m'apprend à me laisser apprivoiser
à
voir
à
plonger
le coeur
ouvert
déployé
accueillant l'instant
infini où ce rayon de soleil vient se poser
sur mon visage
ébahi
goûtant la pure
merveille
d'être vivant
d'être Amour manifesté .
Michel
Résurrection
Le chant de l'eau
s'écoule doucement sous le
pont,
le vent froid glisse sur ma
peau
et le carillon se met à danser
;
un son cristallin amplit l'espace
.
J'inspire .
La caresseintèrieuredel'airfrais
comme une vague
vient réveiller
le corps immobile .
Attentif, je l'écoute vibrer
dans le souffle
qui va ... qui vient ...
Il y a comme une intention silencieuse
d'ouvrir et créer de l'espace
assez d'espace pour accueillir cela qui est.
Et peu importe si la vastitude infinie ne peut être
contenue
la magie de l'instant rassemble tous les
flots,
... j'ai ouï-dire que toutes les rivières
qu'elles soient vives, souterraines ou asséchées,
viennent se perdre en lui
depuis leur source jusqu'à son océan .
La présence marche sa parole et son souffle
ne laisse pas de trace
son chemin invisible
s'écoule comme l'eau .
Sur la berge l'enfant retrouvé
célèbre la vie et sa joie rayonne dans tous les mondes .
Le temps s'est encore arrêté ... tout au bord .
Le soleil vient transpercer les nuages
faisant rouler quelque larme sur ma joue éblouie,
mon regard se perd, émerveillé, emporté,
dans la danse du vent,
les cerisiers en fleur
les bourgeons du printemps
la vie renversante
traverse mon coeur ému,
offert et recueilli .
Michel
Lune des loups
Combien d'hivers
?
Combien de printemps
?
Combien de lunes
?
combien de vagues à
venir mourir sur mes rivages ?
Combien de souffles
...
me séparent encore de
toi ?
je
l'ignore
et chaque pas que je
pose s'efface dans l'instant
emporté par la
vague
l'onde de mon cœur qui
bat
de la vie qui se
dissout et s'expand en un même mouvement .
Combien de volcans
s'éteignent dans mon sommeil
combien se réveillent
sur cette terre craquelée ?
Nul ne sait .
La mort et la vie
s'enlacent intimement au creux de mes cellules,
elles sont
une
de cela parfois je me
souviens .
Un voile plus fin
qu'une plume d'ange semble les séparer .
Il n'en est rien
.
l'amour divin les lie à
l'infini .
Je suis
là,
face à
toi
et tes mots invisibles
ouvrent la porte ...
ta présence
lumineuse
semble dialoguer
paisiblement avec mes ombres émues et l'humanité de mes peurs .
Toi , moi ... pas même
un voile entre chaque
souffle
le cœur immensément
ouvert
embrasse l'éternité de
l'instant
accueilli dans ton
silence
le bruit de mes pas se
meurt
jusque nulle
part
l'instant
vibrant
si
vivant
Unique .
Combien de lunes et de
marées m'emporteront sans cesse au seuil de cela qui est
toimoi liés à la vie à
la mort
plus d'avant ni d’après
.
Le souffle vient
caresser le vide immanent
la plénitude
révélée .
Une plume
s'envole au vent
l'étoile muette
traverse les nues
combien
?
Aucune
.
Michel
Dépouillement
Le jour embrumé se lève
et les arbres couverts de
givre
se tiennent immobiles et
nus
accueillant le froid silence
.
Ils semblent m'inviter
patiemment
à être là et me
poser
avec tout ce qui s'agite en moi et se
débat,
vie-mort-passé-futur intimement enlacés ...
Leur doux chaos résonne au cœur de ce corps,
ce temple de l'obscur
lumineux
où le sans nom vibre sans cesse de tout
son amour .
Le soleil perce déjà et vient dissoudre
le brouillard .
L'instant hors du temps résonne par
delà .
L'attente éperdue et la quête
infinie
s'évanouissent en un
souffle
une prière sans
mots
un rien apparemment vide de
sens
ouvert sur le tout, l'un-connu .
Dans la chaleur de la
souvenance,
ce que je suis ou croyais être a volé
en éclats .
... le scintillement léger des
cristaux de glace,
multitude
unie
fondant dans la
lumière,
me ramène
tendrement
à l'abandon,
la paix du
vide,
la joie d'être .
Michel
Nulle part où aller... ou la souvenance unie ... vers elle
Quelque part dans la neige de ma mémoire, se perdent des empreintes empruntées il y a longtemps à un ancêtre inconnu .
Par delà l'oubli les croyances les idoles et les dogmes par delà les murailles, les écritures sacrées et les doutes, par delà ce que j'ignore ou crois savoir ...
des portes s'ouvrent à chaque instant des murs épais s'effondrent au premier souffle emprunté à la brise du matin, aux chants du ruisseau et de la tourterelle, aux arbres et à la terre respirant de concert .
Invitations à laisser les empreintes, lâcher mes re-pères m'asseoir au delà des limites tracées et me poser dans le champ vibrant, la présence à ce qui est .
Nulle part où aller nul chemin menant ailleurs qu'ici nulle quête à mener nulle direction vers où tendre . doucement ... me détendre et laisser être ce qui est déjà de toute éternité
sans avant ni après sans moins ni plus
rien à faire ... rien à accomplir rien à réparer juste laisser se défaire ce qui se noue accueillir tel un ami, le silence du vide se recueillir en sa plénitude ... Laisser le son de la source accorder mon coeur mon corps et mon âme .
S'abandonner .
Remercier .
Inspir après expir la neige fond et lentement les traces en cercle s'effacent .
Quelque part, entre le clair et l'obscur, l'aube approche ... l'absence s'évanouit dans sa rosée . La quête perd son sens et le parfum de l'Un me ramène tendrement à sa souvenance, à sa joie souveraine immuable infinie
Michel
Hymne à mon amie la Fauvette
L'invitation du ruisseau me murmure l'abandon et sa plénitude le laisser être dans le flot de la vie ... sa respiration au dedans, et tout autour .
...tout autour ... le bourgeonnement jaillissant, les oiseaux à "coeur-joie"...
Là, tout prés, sur une branche, une fauvette se pose et me surprend . ... elle donne son chant d'amour , et vient réveiller en moi la joie des larmes ... les larmes de la joie ? Je ne sais plus ... tout semble avoir disparu le temps de cette offrande .
Léger battement d'ailes, ... sensation de silence au coeur d'un sourire béat...
Tout autour dans le soleil du matin naissant, l'écoulement du ruisseau, l'orchestre voletant de toutes parts improvisent un hymne à la joie à faire frémir la sève des arbres, depuis les racines jusqu'à la canopée, et s'épanouir les fleurs de vie .
Michel
Sel de l'Univers
Poussière ... Grain de sel égaré dans l'univers la terre poursuit sa course tournoyante ...
graine de vie semée dans l'océan cosmique comme dans mon coeur, rêvant de s'ouvrir à plus grand . Là, dans le silence et l'écoute curieuse j'entends le vent du souffle allant et venant, douce vibration reliée au tout expansion où viennent se perdre le dedans et le dehors .
goût de sel d'une larme égarée sur ma joue, goutte d'humanité roulant d'une mer à l'autre : la même mère universelle et infinie Océan d'amour sans condition dont parfois je me souviens ... Dans le souffle et ses grandes marées il va ...il vient ... De plénitude en vacuité, Vibre doucement et tournoie . Le coeur est vaste et le temps venu de marcher vers l'un pas à pas larme après larme ou juste d'être ... joie !?!
Michel
Retour à l'Humus Je ne trouve pas les mots pour dire la merveille qui s'exprime de toutes parts, là, juste dans le jardin et tout autour ... La grande chute se prépare tranquillement les feuilles meurent une à une, offrant leur ultime splendeur à mes yeux d'enfants . La mère terre me parle d'abandon d'Humilité et de mise à nu avant de descendre en silence dans les profondeurs de l'hiver . Après les belles récoltes et les premiers feux de bois cette simple vision vient nourrir une joie douce teintée de mélancolie et de confiance . Elle me prépare au plongeon vers l'obscur le mystère de l'Humus et des cycles de la vie parfois oubliés par l'Humain . En cette fin d'année celte L'appel est fort qui me rappelle à moi-même à ma reliance au grand tout . le parfum du terreau le chant du vent et des feuilles et le tournoiement des derviches la vie, la mort ... l'éternité